Le stand Bionico : l’histoire est ouverte
Un après-midi d’octobre 2012, à Rennes, le tout nouveau laboratoire de fabrication rennais (LabFab) étrenne son imprimante 3D lors de l’événement municipal VivaCités. Toutes les personnes impliquées dans ce collectif évangélisent le grand public à l’électronique libre et à l’open source. Un jeune homme observe, s’approche, puis demande au premier animateur repéré : « serait-il possible, avec ces nouvelles techniques, de fabriquer une prothèse de main avec laquelle j’aurais un contrôle sur mes cinq doigts ? » Nicolas Huchet, amputé de la main droite dix ans auparavant suite à un accident du travail, porte une prothèse agissant comme une pince, mais pas comme une main.
Juin 2013, toujours à Rennes, Nicolas Huchet explique au public venu assister à une conférence sur les modèles économiques de l’électronique libre : « j’avais décidé d’y aller comme ça, faisant le choix de ne même pas me présenter. On m’a très bien accueilli, mais je n’y croyais pas trop. Quelques mois plus tard, je me suis rendu compte qu’on m’avait vraiment pris au sérieux, c’est à moi maintenant de me prendre au sérieux. » Le LabFab a effectivement recontacté Nicolas, dont le projet Bionico est né en mai 2013.
Le cahier des charges est simple :
une prothèse dont on peut contrôler les cinq doigts a un coût de 30 à 60 000 euros avec les appareillages actuels, fermés et non reproductibles. L’objectif du projet Bionico est de concevoir une prothèse dont les éléments seront fabriqués avec une imprimante 3D, « la visserie sera celle que l’on trouve en supermarché, les câbles pour actionner les doigts seront réalisés à partir de fil de pêche », explique Hugues Aubin. Les plans et le code informatique embarqué seront livrés en open source, afin que quiconque, dans le monde entier, puisse fabriquer une prothèse. Nicolas Huchet explique qu’au-delà de son projet personnel,« tout le monde n’a pas la chance de vivre dans un pays dont le système social rembourse les prothèses, celle-ci pourra équiper des personnes dans le monde entier. »
Depuis le lancement, tout s’est accéléré. En naviguant sur Thingiverse, une plateforme en ligne sur laquelle chacun peut partager en open source des fichiers de créations 3D, Nicolas Huchet tombe en arrêt sur un modèle,« c’est celle-là. » Cette main, c’est celle conçue et fabriquée par Gaël Langevin qui, sur son temps libre, travaille à la création d’un robot humanoïde entièrement construit « à la maison », avec une imprimante 3D pour les pièces plastiques. Inmoov réunit une large communauté « qu’il faut sans cesse alimenter, sur toutes les plateformes, depuis mon site à Youtube en passant par Facebook », explique Gaël Langevin, présent avec l’équipe de Bionico sur l’événement.
Très vite, Bionico met en ligne une vidéo reprenant la genèse du projet.
Hugues Aubin explique, « nous sommes allés nous coucher le soir… le lendemain, la vidéo avait déjà beaucoup tourné. Très vite nous étions contactés par des brésiliens du laboratoire Innova qui travaillent sur le projet Brancante. Nous leur avons proposé de leur envoyer nos plans, il nous ont dit : ‘ok, mais nous vous envoyons d’abord les nôtres’. » Le projet est également repéré par l’Hôpital Hopkins, aux Etats-Unis. La machine se met en route. « Je ne viens pas de ce milieu. Je connaissais pas bien la communauté des backpackers de Couchsurfing, je connais maintenant la communauté des hackers, que je trouve fantastique. Je ne pensais vraiment pas que cela irait aussi vite. »
Source
http://blog.asso-bug.orgSite :
http://bionicohand.wordpress.comhttp://youtu.be/2LsbLypvWEM