La Free Software Foundation Europe (FSFE) appelle le gouvernement fédéral allemand à mettre en œuvre une politique numérique durable axée sur le logiciel libre. L’association le fait avec une vingtaine d’acteurs de la société civile.
Il y a deux ans, le gouvernement allemand a lancé un programme de politique numérique largement salué et médiatisé, promettant un changement de paradigme et une numérisation plus durable et inclusive, en mettant l’accent sur le logiciel libre.
Déception à mi-parcours de la législature, ce changement de cap est encore loin, estime la FSFE, toujours aussi active et influente en Allemagne. Sous son slogan bien connu “Public Money ? Code public“, la Free Software Foundation Europe appelle à des actes concrets pour une numérisation durable de l’administration allemande par l’utilisation de logiciels libres.
Ce n’est pas la première fois que l’association tacle les partis au pouvoir. Elle avait déjà lancé une lettre ouverte en mars 2022 sur le même sujet. Cette semaine, épaulée par 20 acteurs de la société civile et de l’industrie du logiciel libre, la FSFE a tenu à rappeler leurs engagements au gouvernement fédéral et aux partis de la coalition au Bundestag. Elle use d’ailleurs de mots très durs envers la politique numérique du gouvernement allemand.
« Le gouvernement allemand n’a pas tenu la promesse faite dans l’accord de coalition de donner la priorité aux logiciels libres et Open Source et aux normes ouvertes dans la numérisation de l’administration. Des pas isolés dans la bonne direction, comme la création du Centre pour la souveraineté numérique (ZenDiS), seront contrecarrés dans le budget 2024. (…) Il n’existe toujours pas de statistiques publiques sur l’acquisition de logiciels libres par les administrations. Au lieu de cela, le gouvernement fédéral continue de s’appuyer largement sur des logiciels propriétaires. Plus de trois milliards d’euros de fonds budgétaires sont réservés au “Cloud Oracle” propriétaire, tandis que les fonds déjà trop faibles pour la souveraineté numérique, qui s’élèvent actuellement à 48 millions d’euros, seront réduits de près de la moitié dans le nouveau budget.»
La FSFE rappelle donc à l’ordre les partis de la coalition actuelle à leurs engagements de campagne. Elle estime que la société civile doit également être plus étroitement associée au processus décisionnel : «Le gouvernement ne doit pas gâcher la dernière chance qu’il a de le faire au cours de cette législature».
Source goodtech.info