Vieilles Charrues. Rammstein : tout feu, tout flammeC'est le concert événement de l'ouverture des Charrues 2013. Ce jeudi soir, le groupe Rammstein va mettre le feu à Kérampuil. Lance-flammes, pyrotechnie, le combo de metal allemand promet un «show jamais vu» à Carhaix. Explications avec Paul Landers, l'un des guitaristes.Alors comment se passe cette tournée ?Très bien, même si on essaie toujours d'améliorer des choses au fur et à mesure. Nous sommes très critiques sur notre travail, donc nous ne sommes jamais totalement satisfaits. Même si tout le public crie, nous, nous voyons ce qui ne va pas. C'est un peu la mentalité allemande.
Visiblement, il se passe quelque chose de particulier entre Rammstein et le public français...L'accueil est toujours... énorme. Je dirais que curieusement les Français sont les meilleurs Allemands ! Mais il ne faut pas le dire aux Allemands, sinon ils vont être déçus.
Qu'est-ce qui explique cet accueil, selon vous ?Je ne sais pas. Peut-être notre chanson avec des paroles d'Édith Piaf. Si on était malin, on la chanterait quand on vient en France mais à chaque fois on oublie... Nous avons aussi une chanson en espagnol et on l'oublie aussi en Espagne (rires).
Il semble que vous ayez préféré jouer aux Vieilles Charrues plutôt qu'au Hellfest, pourquoi ?On aime bien jouer dans des festivals plus généralistes pour découvrir d'autres groupes et toucher plus de monde. En fait, pour le Hellfest, on a un peu... oublié. Et puis surtout, cet été, il y a le Wacken, un festival metal très connu en Allemagne, qui nous attend depuis vingt ans et où nous ne sommes jamais allés.
L'an dernier, les Vieilles Charrues avaient déjà battu son record au niveau des dimensions de sa scène principale. Votre venue va les contraindre à l'agrandir encore...On est désolé ! Oui, les festivals sont souvent obligés de faire ça pour nous mais c'est parce que nos concerts sont devenus tellement énormes... D'ailleurs, tout cela nous a dépassés, nous aussi. En fait, toutes ces choses sur scène, c'est pour essayer de cacher nos faiblesses !
Plus sérieusement, pourquoi un tel déploiement d'effets pyrotechniques ?On ne se pose pas la question. Pour nous, c'est normal. On pensait que tout le monde faisait pareil et on s'est rendu compte assez récemment qu'il n'y a quasiment que nous à faire ça. Mais la question ne se pose pas parce que c'est nous, ça nous correspond. En enfer, on ne demande pas au diable pourquoi il y a du feu. Ça en fait partie.
Au fil des années, la technique a évolué. Aujourd'hui, vous crachez du feu, les guitares s'enflamment... Vous êtes devenus des spécialistes...Certains membres du groupe s'y connaissent un peu et notre directeur de tournée aussi. Mais aujourd'hui, tout est géré par une équipe de professionnels. Un jour, j'ai vu Robbie Williams en concert avec des flammes sur scène. J'ai reconnu les effets. J'étais un peu fâché, j'ai téléphoné à la personne qui s'en occupe pour lui dire : «Eh, mais ce sont nos effets !...».
Beaucoup de vos fans disent que c'est la meilleure tournée de Rammstein. Avez-vous le même sentiment ?Oui, on est d'accord. En revanche, on a moins de moyens sur les scènes de festival que dans les salles. Par exemple, on ne peut pas installer notre deuxième scène avancée. On est obligé d'adapter le spectacle.
Du coup, c'est moins spectaculaire ?Non, je pense que c'est l'inverse. Parce que dans un festival en plein air, on peut faire partir des fusées par exemple alors que c'est compliqué en intérieur. Ça ouvre d'autres possibilités scéniques.
Rammstein fête cette année ses vingt ans...On en rêvait mais jamais on n'aurait pensé durer vingt ans et en arriver là. Chaque jour, je me mets à genoux pour prier et dire merci. Je devrais le faire une heure par jour mais je me contente de dix minutes..
Vieilles Charrues. C'est parti !
En pleine forme, malgré la chaleur ! Les festivaliers sont arrivés nombreux à Carhaix en début d'après-midi, dont quelques-uns déguisés en Gaulois, thème de l'année.
Le festival des Vieilles Charrues a ouvert ses portes à 17h30, sur le site de Kerampuil, à Carhaix. Mais la ville est déjà peine de festivaliers depuis ce midi, qui marchent sous le soleil et la chaleur avec leurs tentes rangées sur leurs épaules et quelques provisions dans les sacs.
Les premiers trains sont arrivés ce matin. A douze euros l'aller-retour, ils ont eu du succès. Le train spécial en provenance de Rennes est arrivé avec une dizaine de minutes de retard, peu après 14 h 30 en gare de Carhaix, avec 500 personnes à bord. D'autres sont prévus demain.
Le thème des gaulois n'a guère inspiré ces festivaliers-là : contrairement aux années précédentes, on a vu peu de personnes déguisées. Mais motivées, oui, sans faute !
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