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Auteur Sujet: Sortie de Fedora Linux 35  (Lu 710 fois)

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Sortie de Fedora Linux 35
« le: novembre 05, 2021, 12:58:39 pm »


Les utilisateurs et les utilisatrices du Projet Fedora seront ravis d’apprendre la disponibilité de la version Fedora Linux 35.

Fedora Linux est une distribution communautaire développée par le projet Fedora et sponsorisée par Red Hat, qui lui fournit des développeurs ainsi que des moyens financiers et logistiques. Fedora Linux peut être vu comme une sorte de vitrine technologique pour le monde du logiciel libre, c’est pourquoi elle est prompte à inclure des nouveautés.

Fedora garde un rôle central dans le développement de ces nouveautés via le développement en amont. En effet, les développeurs de la distribution contribuent également directement au code d’un certain nombre de logiciels libres contenus dans la distribution, dont le noyau Linux, GNOME, NetworkManager, PackageKit, PulseAudio, Wayland, systemd, la célèbre suite de compilateurs GCC, etc...

Expérience utilisateur

Passage à GNOME 41.

Le centre de contrôle est doté de nouvelles options.

Tout d’abord dans le menu Énergie, il y a la possibilité de choisir un mode de performance de l’ordinateur. Option souvent proposée dans d’autres systèmes comme Windows, il est possible de choisir entre le mode performance, un mode équilibré ou un mode d’économie d’énergie. Ces options dépendent du matériel de votre machine, certaines options peuvent être absentes. L’objectif est que l’utilisateur puisse adapter l’usage de sa machine en fonction de ses besoins du moment. Pour faciliter cela, il est possible de changer de mode via le menu de la barre principale de GNOME Shell. Et quand la batterie est faible, le mode économie d’énergie est utilisé automatiquement.

Par ailleurs, un nouveau menu Multi-tâches fait son apparition. Il permet de définir si la souris au coin supérieur gauche affiche ou non la vue d’ensemble des activités. Une autre option est disponible afin que déplacer une fenêtre vers un coin de l’écran fasse s’afficher l’application sur la moitié de l’écran correspondant. Le comportement des espaces de travail, grandement remaniés avec GNOME 40, peut être configuré : nombre fixe ou dynamiques des bureaux virtuels, si ces espaces de travail sont sur l’écran principal uniquement ou sur tous les écrans, et encore si le comportement de Alt-Tab affiche toutes les applications ou seulement celles de l’espace de travail actuel.

Enfin le centre de contrôle expose des informations pour les connexions mobiles de votre machine. Cela permet de choisir si vous préférez une connexion 2G, 3G ou 4G, s’il y a une limite de données, l’activation ou non de l’itinérance des données et le code pin de la carte SIM. Ces options ne sont affichées que si la machine dispose d’une telle fonctionnalité.

La boutique Logiciels a été rafraîchie. Les captures d’écrans sont plus grandes, il y a plus de catégories pour les applications ou encore une page d’accueil présentant plus d’informations. La présentation des éléments pour une application est également plus visuelle et claire. Elle gagne également en vitesse et en fiabilité.

Une nouvelle application Connexions permet de gérer les connexions graphiques distantes via les protocoles RDP ou VNC. Cela permet d’éviter de recourir à Machines pour cet usage, elle est ainsi dédié à la virtualisation.

La calculatrice a été retouchée avec un mode clavier qui facilite les conversions d’unités et efface le clavier visuel. Tandis que le clavier visuel dans les autres modes a été redessiné.

De manière générale GNOME bénéficie d’améliorations de performances, en particulier en réduisant la latence entre une entrée clavier ou souris, et une plus grande fiabilité des gestes multi touches.

En lien avec la nouvelle fonctionnalité de GNOME concernant l’énergie, Fedora Linux installe par défaut le paquet power-profiles-daemon pour contrôler via DBus la politique énergétique du système entre performance, équilibré ou économie d’énergie. La disponibilité des modes dépend de votre matériel. Il est possible de personnaliser des actions pour par exemple désactiver la recharge rapide par USB des périphériques quand l’ordinateur portable est en mode économie d’énergie.

Les applications gourmandes en ressources comme des jeux vidéo ou de rendus 3D peuvent ainsi modifier le mode de la machine hôte pour garantir son bon fonctionnement.

GNOME Logiciels et GNOME Initial Setup proposent une option à l’utilisateur pour activer des dépôts tiers. Le paquet fedora-third-party offre un script du même nom pour configurer ou connaître l’état (activé ou pas) de ces dépôts. L’ensemble est sauvegardé dans le fichier /etc/fedora-third-party.conf. Ce mécanisme permet de facilement gérer ce choix pour Flatpak, dnf et GNOME Logiciels.

Ajout d’un dépôt tiers nommé fedora-flathub-filter qui expose des applications Flatpak provenant de Flathub sélectionnées par Fedora. Il exploite la fonctionnalité décrite au paragraphe précédent. L’installation usuelle de Flathub reste nécessaire pour accéder à l’ensemble de ses applications. Ce dispositif permet d’afficher facilement aux utilisateurs les applications Flatpak provenant de Flathub dans Fedora, en évitant la redondance avec les paquets RPM et en retirant aussi les logiciels posant des problèmes légaux pour le projet Fedora.

WirePlumber va gérer les sessions Pipewire pour l’audio dorénavant plutôt que ce que Pipewire utilise en interne. En effet, Pipewire a besoin d’un gestionnaire de sessions pour les opérations suivantes :

    - Créer et configurer les périphériques multimédia détectés par le système ;
    - Configurer les applications et le routage des flux audio et vidéo vers les périphériques ou différents filtres ;
    - Garder en mémoire les périphériques par défaut et leurs différents volumes ;
    - Modifier les flux audio et vidéo en cas de connexion ou déconnexion d’un périphérique.

Wireplumber a plus d’options que Pipewire à ce sujet, utilise les GObjects ce qui permet un une communication avec différents langages de programmation, et peut être configuré avec des scripts LUA.

Le système Fedora Kinoite devient une variante officielle. C’est l’équivalent de Fedora Silverblue avec KDE Plasma comme environnement graphique par défaut. C’est donc un système immuable (en lecture seule) très minimaliste, qui doit utiliser des applications via Fedora toolbox ou les Flatpaks.
Gestion du matériel

L’image Fedora Cloud prend en charge le mode hybride BIOS et UEFI pour le démarrage de la machine. On passe donc d’un partitionnement par défaut avec une partition unique et un MBR implicite à ce schéma :

1-BIOS boot

2-EFI System (FAT32)

3-/boot (ext4)

4-/ (btrfs)

Ainsi, le démarrage fonctionnera peu importe si la machine fonctionne avec un BIOS classique ou un UEFI.

Cela fait suite au travail entrepris pour Fedora Linux 34 d’unifier la configuration de GRUB. Cela permet d’unifier la gestion du démarrage dans Fedora, de suivre d’ailleurs celle d’OpenSUSE et de CentOS pour cet usage. D’autant que l’amélioration du support de l’UEFI dans les offres de machines virtuelles permet un tel changement.

Les partitions chiffrées avec LUKS auront la taille du secteur défini automatiquement, suivant le matériel sous-jacent pour améliorer les performances. Jusqu’ici, l’installateur Anaconda fixait la taille à 512 octets par secteur, peu importe la réalité du matériel utilisé. Cela devrait être de 4096 octets par secteur dans la majorité des cas. Sur un SSD connecté par NVMe, le gain estimé est d’environ 2-3% de performances.
Internationalisation

IBus est proposé à la version 1.5.25. La version proposée apporte l’usage d’un seul script transfiletriggerin pour générer le fichier de cache des méthodes d’entrées plutôt que l’ancienne méthode qui reposait sur plusieurs scripts posttrans plus difficiles à maintenir. Derrière le capot ce script est appelé par la commande ibus write-cache qui va écrire les fichiers de cache dans le dossier /usr/share/ibus/component.

La composition des caractères suit maintenant la méthode implémentée dans GTK+4, si vous souhaitez saisir par exemple le caractère à, il faut saisir avec la touche de composition le caractère ` puis la touche a. Mais avant, si le caractère ne supportait pas cet accent, par exemple la lettre x, rien n’était affiché car c’est invalide. Maintenant cela va afficher `x séparément. Cela simplifie notamment la saisie de ``` très utilisé avec le langage markdown. L’intégration avec GTK+4 est de manière générale améliorée.

Le raccourci clavier pour accéder aux émojis passent de Ctrl+Shift+e à Ctrl+, par défaut.

Administration système


L’image de base de Fedora ne fournit plus les paquets sssd-client et util-linux pour réduire la taille des conteneurs avec Fedora. On gagne ainsi 13 Mio sur les 122 Mio de l’image minimale soit un gain d’environ 10%.

En lien avec ce changement, le cache de SSSD pour les utilisateurs locaux peut être activé ou désactivé à chaud, et il n’est plus lancé par défaut dorénavant. Cela permet d’avoir un système pleinement fonctionnel même quand il est manquant, et de limiter son impact sur le système quand on n’en a pas besoin.

L’installateur Anaconda prend en charge des fichiers de profil et non plus des fichiers de configuration de produits pour être plus générique.

En fait dans le dossier /etc/anaconda/profile.d, il y a plusieurs fichiers pour configurer l’installation. Par exemple le fichier de configuration fedora-workstation.conf définit que l’environnement par défaut est Workstation (qui de fait est GNOME), il spécifie un fichier CSS pour l’habillage d’Anaconda, puis il dit aussi d’ignorer la configuration de l’utilisateur et du réseau car cela est géré au niveau de GNOME. Si on regarde du côté du serveur, on a le fichier fedora-server.conf qui définit que le partitionnement par défaut doit utiliser LVM avec un système de fichier xfs d’au moins 2 Gio pour la racine.

C’est en somme la logique qui permet avec un seul logiciel de gérer des configurations différentes sans trop de maintenance. Seulement le choix de ces fichiers se basait sur les éléments suivants dans l’ordre :

    - Les paramètres du noyau inst.product et inst.variant ;
    - Les variables Product et Variant dans le fichier .buildstamp ;
    - Ou la variable NAME du fichier /etc/os-release.

Seulement cela était fragile car relié aux noms officiels de Fedora Linux et de ses variants. Le nom du système a changé (lire plus bas), cela imposait des astuces pour gérer le cas des images boot.iso ou Live en créant notamment des faux produits.

Pour simplifier cela la conception repose sur des identifiants uniques à la place. L’option du noyau devient alors inst.profile et les variables ID et VARIANT_ID pour le fichier os-release.

L’image Fedora Cloud utilise le système de fichiers btrfs par défaut. Cela rejoint Fedora Workstation qui s’en sert depuis la version 33. Ainsi cette image peut tirer parti des avantages de btrfs comme la compression transparente, l’intégration des cgroups, les clichés système, le redimensionnement ou la gestion automatique des sous-volumes.

Les mots de passe des utilisateurs dans /etc/shadow sont hashés par yescrypt par défaut. Cela suit les distributions ALT Linux, Debian testing, et Kali Linux 2021.1+ qui ont déjà fait ce choix. Les avantages de yescrypt par rapport à sha256crypt et sha512crypt utilisés jusqu’ici sont :

    - il peut avoir plus de 90 bits d’entropie pour le sel, à savoir au-delà des 120 bits recommandée par la NIST ;
    - il est plus difficile de faire un déni de service au niveau du CPU en lui soumettant des mots de passe longs ;
    - c’est plus difficile de deviner la longueur du mot de passe en fonction du temps de traitement ;
    - il utilise une fonction de dérivation de clé.

La mise à jour d’un paquet ayant un service systemd au niveau utilisateur mènera à son relancement à la fin de la mise à jour. Auparavant cela n’était fait que pour systemd en tant que PID 1 au niveau système. Ces services sont identifiables avec le nom user@.service qui répondent aux commandes systemd --user. Cela est particulièrement utile pour pouvoir relancer le service de pipewire pour la gestion du son.

Le gestionnaire de virtualisation libvirt a un démon par module dorénavant pour plus de souplesse et de fiabilité. Le service libvirtd.service est supprimé en faveur de virtqemud.service, virtxend.service, virtlxcd.service, virtinterfaced.socket, virtnetworkd.socket, virtnodedevd.socket, virtnwfilterd.socket, virtproxyd.socket, virtsecretd.socket et virtstoraged.socket.

La communauté francophone

L’association

Borsalinux-fr (https://www.borsalinux-fr.org) est l’association qui gère la promotion de Fedora dans l’espace francophone. Nous constatons depuis quelques années une baisse progressive des membres à jour de cotisation et de volontaires pour prendre en main les activités dévolues à l’association.

Nous lançons donc un appel à nous rejoindre afin de nous aider.

L’association est en effet propriétaire du site officiel de la communauté francophone de Fedora, organise des évènements promotionnels comme les Rencontres Fedora régulièrement et participe à l’ensemble des évènements majeurs concernant le libre à travers la France principalement.

Si vous aimez Fedora, et que vous souhaitez que notre action perdure, vous pouvez :

    - Adhérer à l’association : les cotisations nous aident à produire des goodies, à nous déplacer pour les évènements, à payer le matériel ;
    - Participer sur le forum, les listes de diffusion, à la réfection de la documentation, représenter l’association sur différents évènements francophones ;
    - Concevoir des goodies ;
    - Organiser des évènements type Rencontres Fedora dans votre ville.

Nous serions ravis de vous accueillir et de vous aider dans vos démarches. Toute contribution, même minime, est appréciée.

Si vous souhaitez avoir un aperçu de notre activité, vous pouvez participer à nos réunions hebdomadaires chaque lundi soir à 20h30 (heure de Paris) sur IRC (canal #fedora-meeting-1 sur Libera).
La documentation

Depuis juin 2017, un grand travail de nettoyage a été entrepris sur la documentation francophone de Fedora, pour rattraper les cinq années de retard accumulées sur le sujet.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail abattu est important : près de 90 articles corrigés et remis au goût du jour.
Un grand merci à Charles-Antoine Couret, Nicolas Berrehouc, Édouard Duliège, José Fournier et les autres contributeurs et relecteurs pour leurs contributions.

L’équipe se réunit tous les lundis soir après 21h (heure de Paris) sur IRC (canal #fedora-doc-fr sur Libera) pour faire progresser la documentation par un travail collaboratif. Le reste de la semaine cela se passe sur le forum.

Si vous avez des idées d’articles ou de corrections à effectuer, que vous avez une compétence technique à retransmettre, n’hésitez pas à participer.

Comment se procurer Fedora Linux 35 ?

Si vous avez déjà Fedora Linux 34 ou 33 sur votre machine, vous pouvez faire une mise à niveau vers Fedora Linux 35. Cela consiste en une grosse mise à jour, vos applications et données sont préservées.

Lien : https://doc.fedora-fr.org/wiki/Mise_%C3%A0_niveau_de_Fedora

Autrement, pas de panique, vous pouvez télécharger Fedora Linux avant de procéder à son installation. La procédure ne prend que quelques minutes.

Lien : https://doc.fedora-fr.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9charger_Fedora

Nous vous recommandons dans les deux cas de procéder à une sauvegarde de vos données au préalable.

De plus, pour éviter les mauvaises surprises, nous vous recommandons aussi de lire au préalable les bogues importants connus à ce jour pour Fedora Linux 35.

Source linuxfr.org
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