Cliquez sur la case (flèche violette) pour écouter le reportage ! Airbnb, Deliveroo, Facebook .... les plateformes sont partout dans nos vies. Comment les réguler ? Le conseil national du numérique sollicite l'avis de tous et lance une consultation publique sur la confiance à l'ère des plateformes.
Comment a été décidée la suppression d'un contenu sur Twitter? Quels intérêts russes ont pu influencer l'élection américaine via Facebook ? L'algorithme d'un site de rencontre peut-il avoir des biais racistes ? Chaque jour s'allonge la liste déjà longue des scandales et reproches faits aux plateformes, ces nouveaux intermédiaires que nous utilisons au quotidien. Il y a bien sûr, les plus gros, les GAFAM, mais aussi tous les services avec lesquels nous cherchons une chambre à louer, un restaurant à tester, une personne à rencontrer etc.. Bref, les plateformes sont partout dans nos vies. Elles ont en commun un même fonctionnement : elles nous permettent d'accéder aux biens et services en échange de nos données personnelles. En somme, elles savent tout de nous - ce que nous consommons, aimons, votons.. Mais d'elles nous ne savons pas grand chose.
Face à cela, quelle est la capacité d'agir des citoyens? Et comment se faire entendre? C'est tout l'objet de la consultation publique lancée cette semaine par le Conseil national du numérique, chargé de conseiller le gouvernement, sur la "confiance envers les plateformes". Les contributions viendront nourrir le travail qu'il mène avec ses homologues en Allemagne, en Estonie et en Suède. L'objectif est d'aboutir à une position commune au niveau européen.
Pour l'heure, en France citoyens, lobbys, chercheurs, associations, entreprises : tout le monde est invité à participer en ligne d'ici le 17 novembre. Parmi les sujets de la consultation : la manière dont sont modérés les contenus ; les discriminations liées à l'utilisation d'algorithmes. Et notamment tous ceux qui permettent de personnaliser ce qui est proposé à l'utilisateur d'un service. Ou encore la transparence sur l'usage des données personnelles des utilisateurs.
C'est vrai, ces contributions n'auront certainement pas de conséquences immédiates. Reste aussi à savoir dans quelle mesure l'exécutif prendra en compte les contributions. De ce point de vue, les écueils possibles d'une consultation sont connus.
Mais l'un des bénéfices pourrait être de mettre en lumière et en lien d'autres manières de faire que l'exploitation de nos vies privées. Car elles existent. Elles sont même assez nombreuses, souligne l'association Framasoft. Celle-ci a lancé cette semaine sa nouvelle campagne nommée Contributopia. Une autre forme d'appel à contributions. Après avoir cherché à "dégoogliser internet", en développant des outils alternatifs, l'association de promotion du logiciel libre, prône désormais le pas de côté, ne faire plus contre les GAFA, mais autrement. Avec l'idée que les acteurs du numérique ne sont pas les seuls pouvoir contribuer. Car c'est avant tout une question politique.
Source France Culture du 14/10/2017