Hervé Le Merrer va traverser l’Atlantique à la godille
Navigateur dans l’âme, Hervé Le Merrer est aussi un passionné de techniques nautiques. À 47 ans, Il s’est lancé le défi de traverser, fin 2017, l’Atlantique en 40 jours, à la godille.
« Lors de l’édition 1993, on a été 14 à chavirer dans la baston, dans le golfe de Gascogne. J’ai été le seul à ne pas déclencher la balise de détresse, et à ramener mon bateau à Brest ». Ajoutez à cela une victoire comme skipper dans la « course d’Islande », avec départ et arrivée à Paimpol, le navigateur a acquis ses lettres de noblesse sur la Grande Bleue.
Pari fou mais faisable
Depuis deux ans, le marin a pourtant décidé de se consacrer à une pratique ancestrale : la godille. « Je godillais depuis toujours, mais j’ai découvert que cela pouvait être aussi une grande discipline sportive ». Hervé le Merrer sait que « sur les cotes costarmoricaines, on a beaucoup de retard en la matière ». Contrairement au Finistère : « du côté de Lannildut et Plouarzer, j’ai rencontré des gens vraiment passionnés par la pratique. Il existe même une université de godille ».
C’est là-bas que le projet d’une traversée de l’atlantique à la godille est né : « un pari fou, mais tout à fait faisable ». L’aventure a mûri avec la rencontre de Serge Gabriel, un ingénieur aéronautique fondu d’architecture navale. « Nous avons imaginé et réalisé plusieurs plans de bateaux, avant de concrétiser ce modèle ». L’embarcation de 5,60 mètres, ressemble beaucoup à la Caravelle, « un bateau qui marchait très bien à la godille ».
L’équipe a choisi une réalisation en contreplaqué stratifié, « la solution la plus économique, si on se plante, il vaut mieux le faire avec un petit budget ». La municipalité et le yacht-club ont apporté une aide technique au navigateur. Les économies ne concerneront pas la sécurité : « Le bateau est insubmersible, et indéchirable sous la ligne de flottaison, avec à bord des moyens de communication modernes ».
Du Cap Vert à la Martinique
Après une première mise à l’eau dans le Finistère, il y a quelques mois, le Eizh An Eizh (8 à 8 en breton, comme le mouvement de la godille), a fait connaissance mercredi matin, avec le plan d’eau de la baie de Lannion. Dès les premiers coups de godille, la barque glisse très vite dans les eaux calmes du port de Trébeurden.
Après les premiers essais, « en haute mer, avec des tests de retournements », et la finition du bateau, le programme va se concrétiser. « Nous allons traverser la Manche, au printemps, avec quatre godilleurs, de Yealm à Trébeurden ». Un périple de 100 miles, « avec un objectif de moins de 40 heures ». Pendant l’été, Hervé Le Merrer et son équipe vont faire le tour de Bretagne en cabotage, « pour promouvoir la godille de port en port et parler de mon projet ».
Un challenge qui aura lieu l’hiver prochain. « Je vais tenter la traversée de l’Atlantique en solitaire, du Cap Vert à la Martinique ». Le Trébeurdinais compte larguer les amarres en décembre, « pour éviter les trop forts alizés ; des vents de 5 nœuds et une houle de 2,50 mètres seront les meilleures conditions de traversées ». Avec une arrivée prévue en février, et un bel exploit à la clé. En attendant il reste au navigateur un challenge de taille, « la recherche de sponsors pour financer le projet ».
Contacts : Hervé Le Merrer : 06 28 01 05 44. Page Facebook :
https://www.facebook.com/atlantiquegodille/?fref=ts.Lien :
http://www.ouest-france.fr/bretagne/trebeurden-22560/trebeurden-herve-le-merrer-va-traverser-l-atlantique-la-godille-4636295